Dans une interview accordée à notre rédaction, Jonas Tshombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile et militant des droits de l’homme, a souligné l’importance de tout mettre en œuvre pour l’arrestation de Corneille Nangaa, dont l’errance et les actes répréhensibles ne peuvent rester impunis.
« Corneille Nangaa a présidé une institution d’appui à la démocratie, ce qui signifie qu’il a œuvré pour faire avancer les valeurs démocratiques dans notre société. Il sait pertinemment que l’accession au pouvoir doit se faire par cette voie-là. Aujourd’hui, il se retrouve en totale contradiction avec ses propres engagements : il prend les armes, fait tuer des innocents, brûle des villages, saccage des maisons, des hôpitaux, des écoles… Des enfants ne peuvent plus étudier, des camps de déplacés sont sous les bombes, et l’on dénombre près de 7 000 morts à Goma et Bukavu. Pensez-vous qu’un tel homme puisse continuer à tuer impunément ? », a-t-il confié à notre rédaction.
Cette déclaration intervient après la publication, le vendredi 7 mars, d’un communiqué du ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, annonçant une récompense de 5 000 000 USD pour toute personne permettant l’arrestation des condamnés Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga. Une prime de 4 000 000 USD sera également accordée à toute information menant à l’arrestation de leurs complices en fuite. Cette initiative a été vivement saluée par la Nouvelle Société Civile.
Par ailleurs, Jonas Tshombela a affirmé que le ministre de la Justice a non seulement le droit, mais aussi le devoir de traquer Nangaa par tous les moyens afin qu’il réponde de ses crimes.
« Il est impératif qu’il purge sa peine ici, en République démocratique du Congo. L’appel du ministre de la Justice est largement soutenu par l’opinion publique, car de nombreux compatriotes ont perdu la vie. Ce serait un véritable affront à la justice de laisser impunément un homme responsable d’autant d’atrocités ».
Il a conclu en insistant sur la nécessité de traduire en justice tous les responsables de ces crimes :
« Les seules victimes que nous pleurons aujourd’hui sont des innocents. Nous devons les traquer, les retrouver et les traduire en justice, ainsi que tous leurs complices qui se sont alliés à des armées étrangères pour attaquer leur propre pays et tuer leurs propres frères ».
La Rédaction