Politique / RD_CONGO

Jean-Jacques Lumumba critique les travaux des États généraux de la Justice : « Il n’y a pas de loi de protection de lanceurs d’alerte en RDC »

Publié le 10/12/2024 à 09:31
Article écrit par Rabby LOKATE

Dans un entretien accordé à la Télévision Global Africa Sud, le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba n’a pas mâché ses mots concernant les travaux des États généraux de la Justice initiés par le ministre de la Justice, Constant Mutamba.

Selon Jean-Jacques, les personnes qui combattent la corruption en République démocratique du Congo ne sont protégées par aucune loi.

« Il n’y a pas de vraie protection pour des personnes qui luttent contre la corruption. Et malheureusement, ceux qui luttent contre la corruption à cause de l’absence de plusieurs leviers de justice. (…) Et quand j’y ai été, il y avait même des états généraux de la justice. Et malheureusement, il n’y a pas de loi de protection de lanceurs d’alerte en RDC », a dénoncé le lanceur d’alerte dans cet entretien.

Le lanceur d’alerte a regretté que « plusieurs acteurs politiques arrivent à s’échapper, parce que malheureusement, c’est compliqué de les attraper ».

Reconnaissant quelques évolutions dans la lutte contre la corruption, Jean-Jacques Lumumba prône une diligence de la justice sur les conclusions formulées par l’Inspection générale des Finances (IGF), afin de renforcer le tissu économique de la RD Congo.

« L’Inspection générale des finances fait son travail comme elle le peut. Mais ce travail ne pourra jamais être accompli s’il n’y a pas de justice efficace derrière qui suit et qui arrête les personnes corrompues », a-t-il insisté, avant de renchérir que « la corruption détruit le tissu économique d’une nation, détruit l’avenir d’une nation ».

Tout en décrivant les circonstances qui ont facilité son retour au pays après de nombreuses années d’exil, Jean-Jacques Lumumba sollicite la clémence du président Félix Antoine Tshisekedi pour le retour de ses deux compatriotes condamnés à mort par la justice congolaise.

« Je peux donner le cas de mes compatriotes Grady et Navi qui sont condamnés à mort. Le retour aujourd’hui en RDC appellera à la condamnation à mort ou à l’application de cette mesure. (…) j’en appelle aussi à la clémence des autorités congolaises et surtout à celui du chef de l’État de pouvoir prendre ces cas à bras le corps et de pouvoir pourquoi pas annuler cette condamnation ignoble », a-t-il poursuivi.

En définitive, le lanceur d’alerte a plaidé pour la mise en place de structures de sécurité afin d’écarter toute forme de corruption qui gangrène les institutions du pays. Il conclut que : « Il faut que les gens aient peur de voler l’argent de l’État. Il faut que les gens aient peur de détourner les deniers publics », cela avant de souligner que « ce n’est pas impossible, il suffit juste d’un peu de volonté, et politique, et de volonté à beaucoup de niveaux pour que cela soit possible ».

La Rédaction



Les plus récents