Dans sa lettre de démission adressée au président de la République, Constant Mutamba, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, accuse le Rwanda ainsi que certains Congolais d’être derrière les poursuites judiciaires engagées contre lui.

Pour Mutamba, les poursuites judiciaires à son encontre vont ralentir la riposte gouvernementale face à l’agression rwandaise et bloquer toutes les réformes internes en cours.

« Je suis surpris par un coup de poignard dans le dos, à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner cet élan de réformes et de patriotisme. Ce complot ne vise pas ma personne, mais cherche à désorganiser la riposte gouvernementale face à l’agression rwandaise et à bloquer toutes les réformes internes en cours », alerte le ministre de la Justice dans sa lettre de démission.

Passant en revue tous ses accomplissements, notamment la stabilisation du climat des affaires ainsi que le redressement de l’appareil judiciaire, Mutamba plaide non coupable des accusations de détournement dont il fait l’objet.

« Je n’ai jamais compromis mes valeurs et je ne le ferai pas. Je n’ai pris aucun dollar de l’État », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Je vous promets de ne pas abandonner le combat pour une justice juste et équitable pour tous, débarrassée de toutes les tares actuelles, et non d’une justice instrumentalisée pour des règlements de comptes politiques. »

Pour rappel, Constant Mutamba est accusé de détournement présumé de fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Cette accusation a été rendue publique par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, qui envisage d’engager des poursuites contre ce ministre d’État.